|
|
|
Programme** Pour les présentations flash, compter 5 minutes par présentation **
Jeudi 6 novembre 2025
Vendredi 7 novembre 2025
Session 1 : Raisonnement et décision
Session 2 : Machine learning
Session 3 : Théorie de l’incertitude et Fouille de données
Conférences invitées
Mesures d’incohérence dans la théorie des fonctions de croyance La théorie des fonctions de croyance, également connue sous le nom de théorie de l’évidence (ou théorie de Dempster-Shafer), constitue un cadre riche pour modéliser et traiter l’incertitude dans les systèmes d’aide à la décision, de fusion d’information ou encore d’intelligence artificielle. Contrairement aux approches purement probabilistes, elle permet de représenter explicitement l’imprécision, l’ambiguïté et le manque d’information, en attribuant des degrés de croyance à des ensembles d’hypothèses plutôt qu’à des hypothèses uniques. Dans ce contexte, les mesures d’incohérence jouent un rôle fondamental pour quantifier des notions d’information. Elles permettent ainsi de caractériser et de comparer différentes fonctions de croyance, d’optimiser les processus de fusion d’information ou d’apprentissage machine, de détecter des contradictions entre sources, ou encore d’évaluer les performances des modèles dans des environnements incertains. Cet exposé présentera un état de l’art ainsi que des avancées récentes concernant les mesures d’incohérences dans le cadre des fonctions de croyance, mettant en évidence la notion centrale de cohérence pour des formulations généralisées, incluant mesures d'entropie, de conflit ou de distance.
Bibliographie : Anne-Laure Jousselme travaille au CS Research Lab de CS Group - France depuis juin 2022, à Toulon, et est chercheuse associée au Centre de Recherche de l’Ecole de l’Air, à Salon-de-Provence. Elle a été scientifique de la défense pour Recherche et Développement pour la Défense - Canada (RDDC) pendant 12 ans, professeure associée à l’Université Laval (Québec, Canada) pendant 10 ans, et a travaillé pendant 8 ans au Centre de recherche et d’expérimentation maritime de l’OTAN (CMRE), à La Spezia (Italie). Elle est membre du Conseil d’administration de la Belief Functions and Applications Society (BFAS) depuis 2012, où elle occupe le poste de secrétaire depuis 2018. Elle est également membre du Conseil d’administration de l’International Society of Information Fusion (ISIF), où elle occupe la fonction de vice-présidente en charge des adhésions depuis 2015. Elle est rédactrice en chef du magazine Perspectives on Information Fusion, éditrice de domaine pour l’International Journal of Approximate Reasoning, et éditrice associée de l’IEEE Transactions on Aerospace and Electronic Systems. Ses thèmes de recherche actuels portent sur la fusion d’information, l’évaluation de la situation, le raisonnement sous incertitude, les mesures de l’incohérence, ainsi que l’évaluation des systèmes de fusion et d’aide à la décision.
Gestion des incohérences et potentiel du croisement des données multi-sources L’exploitation des masses de données disponibles aujourd’hui constitue un défi scientifique et technologique de premier plan, avec des impacts sociétaux et économiques majeurs. Ces données sont très diverses : certaines, tabulaires et complètes, sont immédiatement exploitables, tandis que d’autres, comme des vidéos amateurs ou des cartes sans géolocalisation, nécessitent des traitements spécifiques et complexes. Cette hétérogénéité s’accompagne souvent d’incertitudes et d’incohérences, rendant l’intégration multisource et la recherche de complémentarité particulièrement difficiles. L’un des enjeux majeurs est la tractabilité du traitement et de la gestion des données face à l’incertitude et aux contradictions entre sources. Dans la première partie de cette présentation, nous mettrons en évidence l’apport de logiques fondées sur des ontologies légères et passerons en revue plusieurs méthodes de gestion des incohérences dans des bases de connaissances, en soulignant les approches basées sur la théorie des possibilités, reconnues pour leur souplesse et leur efficacité dans le traitement des contradictions. La deuxième partie sera consacrée au potentiel du croisement des données. L’abondance actuelle de ressources accessibles ouvre la voie à de nouvelles approches de complétion, mais suppose souvent une recherche fastidieuse de données externes. Lorsqu’elle est menée efficacement, cette intégration permet de compléter les informations manquantes et d’améliorer la cohérence globale. Nous illustrerons ce potentiel à travers un exemple concret : l’enrichissement de systèmes d’information géographique à partir de données multisources liées aux réseaux d’eaux usées. Nous montrerons comment l’exploitation combinée de données réelles hétérogènes, images, vidéos d’inspection, cartes et bases de données tabulaires, permet non seulement de compléter les informations manquantes et d’améliorer la cohérence, mais aussi d’enrichir en profondeur les systèmes d’information géographique. Ce travail a été soutenu par le projet STARWARS du programme Horizon de l’Union européenne (MSCA-SE, n° 101086252, Call : HORIZON-MSCA-2021-SE-01), par le projet CHIST-ERA ATLAS (n° CHIST-ERA-23-MultiGIS-02, ANR-24-CHR4-0005) et par le projet CROQUIS (ANR-21-CE23-0004).
Bibliographie : Salem Benferhat est professeur en Informatique à l’Université d’Artois. Il effectue ses recherches au CRIL (Centre de Recherche en Informatique de Lens, CNRS UMR 8188). Ses travaux portent sur l’Intelligence Artificielle, et plus particulièrement sur la représentation des connaissances, la gestion de l’incertitude, la fusion de données, la causalité, les ontologies et l’intégration de données hétérogènes, avec des applications aux systèmes d’information géographiques. Il a reçu en 2015 la distinction EurAI Fellow Award. Auteur de plus de 200 publications dans des revues et conférences internationales, il est ou a été éditeur associé ou éditeur invité de plusieurs revues internationales. Il a également participé à plus de 150 comités de programme de conférences, présidé ou co-présidé le comité de programme de plusieurs d’entre elles, et a été conférencier invité dans divers événements scientifiques tels que SUM ou ECSQARU. Responsable du parcours de niveau 2 du Master Informatique, il a dirigé à ce jour 25 thèses de doctorat soutenues. Il a également coordonné ou participé à de nombreux projets de recherche nationaux et européens, parmi lesquels le projet MSCA SE Starwars, le projet H2020 AniAge, le projet Chist-ERA ATLAS ainsi que plusieurs projets ANR (ASPIQ, PLACID, MICRAC, CROQUIS).
|
Chargement...